Recrutement : ces entreprises misent sur des méthodes surprenantes

M.L | Reportage TF1 Fabien Chadeau, Léa Deschateaux et Stefan Iorgulescu
Publié le 20 mai 2022 à 12h42

Source : JT 20h Semaine

Quelque 200.000 postes sont à pourvoir dans l'hôtellerie-restauration, 10.000 dans l'industrie agroalimentaire.
Face à la pénurie de candidats, des entreprises tentent d'innover avec des techniques parfois surprenantes.

Recherche candidats désespérément. Certains secteurs sont bien à la peine pour recruter, alors que de nombreux postes restent vacants. Au point même que certains employeurs tentent le tout pour le tout pour convaincre. 

Le secteur agroalimentaire est l'un de ceux qui manquent cruellement de bras. Un groupe agroalimentaire breton a donc lancé des ateliers pour faire découvrir ses chaînes de fabrication... avec des lunettes 3D, comme dans un jeu de réalité virtuelle. L'entreprise a tellement de mal à recruter qu'elle part aussi à la rencontre des candidats en posant un stand d'information sur les parkings de centres Intermarché, avec qui elle collabore. 

"Je viens acheter un petit truc et hop, ça y est, on me propose un emploi", se réjouit dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article un des clients alpagués par le groupe, qui compte 300 postes à pourvoir rien qu'en Bretagne. 

Les retraités mobilisés

Certains employeurs vont jusqu'à recruter ceux qui avaient déjà quitté le marché du travail : les retraités. Vincent Gontier, directeur du restaurant "L’armoire à délices" à Cherbourg, peine tant à embaucher qu'il mise sur cette dernière solution. "En 17 ans de métier, je n'ai jamais connu ça", déplore-t-il dans le reportage du 13H ci-dessous. En une semaine, il a reçu quatre CV, soit plus que le nombre d'offres, dont une candidate de 74 ans. Au-delà du complément de revenu, ce type d'emploi "nous permet de voir du monde, de discuter aussi, pourquoi pas de faire des rencontres", confie une aspirante.

Faute de candidats, ce restaurant embauche des retraitésSource : JT 13h Semaine

D'autres misent aussi sur la convivialité et la proximité. "On va tutoyer les gens, annoncer le salaire en direct, mettre des photos de ce qu'il va se passer pour que la personne se projette vraiment dans son boulot", décrit dans le reportage en tête d'article Olivier Brieg, patron d'usine de tartes surgelées de la Tarterie Geldelis, située à Torcé en Ille-et-Vilaine. Pour recruter neuf personnes, il mise aussi sur les réseaux sociaux, sur lesquels il diffusera une photo de tartes réparties dans des moules qui dessinent un appel : "Rejoins-nous"

Capture TF1

CDI de pizzaïolo à 2400 euros, semaine de quatre jours pour des serveurs

Ces réseaux deviennent presque un passage obligé auquel se plient de grands groupes comme la SNCF ou Carrefour, mais aussi des PME, à l'instar de la tôlerie Montrichard Val de Cher, dans le Loir-et-Cher, qui a cinq postes à pourvoir. Bastien Porcher y troque souvent son costume de commercial pour celui de réalisateur : pour faire passer ses offres, il fait découvrir la réalité du métier en quelques vidéos. "Aujourd'hui, on est plus du tout dans l'époque d'une grande annonce écrite. On est vraiment dans le monde de l'image, on ne peut passer que par ça pratiquement", explique-t-il à TF1. Des agences spécialisées ont même émergé pour accompagner les entreprises dans leurs campagnes de recrutement en ligne.

C'est aussi par les réseaux sociaux qu'un restaurateur de La Grande Motte, dans l'Hérault, est parvenu au début du mois à obtenir enfin réponse à son offre, grâce à un coup de colère passé en ligne. "Bon et bien cet été, nous n'aurons visiblement pas de pizzas… Même un CDI à 2400 € nets mensuel + l'intégralité des heures réglées, 2 jours de repos + logement. Nous n'avons même pas une candidature sérieuse", avait regretté sur Facebook Guillaume Ruiz, directeur de l'hôtel-bar-restaurant "Le Prose". Cette fois, le message a été partagé des milliers de fois et plus de 400 candidats y ont répondu. 

Moyennant toutefois de grandes concessions pour attirer les prétendants : "On a augmenté les rémunérations d'à peu près 10%, et le logement, ce n'est pas quelque chose qu'on propose d'habitude", détaillait auprès de TF1 le restaurateur, qui a fait passer des essais à cinq candidats. Comme lui, nombreux sont les directeurs d'établissement à devoir aussi améliorer les conditions de travail de ces métiers réputés pour être éprouvants sans pour autant être bien payés, pour pouvoir convaincre les réticents. 

À Lille ainsi, dans le restaurant "Bierbuik & Bloemeke", tous les salariés réalisent leurs 35 heures par semaine en quatre jours, payés comme une semaine classique voire même un peu mieux, et bénéficient de six semaines de vacances. 


M.L | Reportage TF1 Fabien Chadeau, Léa Deschateaux et Stefan Iorgulescu

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