DÉCRYPTAGE - Dans sa chronique "Les indispensables", Fabien Crombé s'est intéressé ce jeudi 14 novembre 2019 à cette étude américaine qui révèle que tout peut se jouer sur les premiers mots que vous prononcerez lors d'un entretien d'embauche.
"Bonjour, je souhaite travailler dans votre entreprise". A l'issue de cette première phrase, les recruteurs savent d'ores et déjà s'ils vous veulent dans leur équipe ou non. Quel que soit ce que vous ayez dit d'ailleurs. Si votre première phrase avait été : "Il pleut aujourd'hui, j'ai besoin d'un parapluie", l'issue du test serait la même. Pourquoi ? Car, ce qui compte dans cette première impression ce sont l'élocution et le phrasé, la manière et pas du tout le contenu. Avec ces deux critères, vos interlocuteurs savent déjà si vous avez la capacité à occuper le poste.
L'étude réalisé par l'université de Yale avait demandé à des candidats d'enregistrer uniquement leur voix et avait fait écouter l'audio à plus de 200 recruteurs. Celle-ci a montré qu'il ne leur suffisait que de quelques secondes pour se faire une opinion et que le reste de l'entretien ne servait qu'à conforter, ou non, cette première impression. Encore plus étonnant, après ces sept premiers mots, les recruteurs ont déjà une assez bonne idée du salaire qu'ils vous proposeront s'ils souhaitent vous embaucher.
Effet de reproduction
Si l'on regarde de plus près cette étude et ses résultats, on s'aperçoit que les recruteurs ont choisi des candidats appartenant aux classes sociales supérieures. C'est ce qui, pour eux, correspond à la norme et entraîne donc un effet de reproduction. Ils appartiennent à cette élite et reconnaissent les candidats qui en sont issus.
Et si la voix ne permet pas aux candidats d'être sur un pied d'égalité, le physique non plus. Selon une autre étude les gens "beaux" seraient payés en moyenne 12% de plus que les autres et les personnes dont le physique serait jugé disgracieux gagneraient jusqu'à 15% de moins que les autres. Des discriminations condamnées par la loi et qui ont fait l'objet d'un rappel à la règle par le défenseur des droits en octobre.