Le point d'indice, qui sert à calculer le salaire des agents publics, va être revalorisé de 3,5% à partir du 1er juillet.Une hausse d'une ampleur jamais vue depuis 37 ans, mais est-elle suffisante ?Trois fonctionnaires témoignent auprès de TF1, calculs de l'impact sur leur fiche de paie à l'appui.
Les 5,7 millions d'agents publics l'attendaient. Le gouvernement a mis fin mardi à une longue attente en chiffrant enfin l'ampleur du dégel de leur point d'indice, leur base de rémunération commune. Avec une revalorisation de 3,5%, il assure procéder à la plus forte hausse en pourcentage depuis 37 ans. Elle s'appliquera à tous les agents des trois versants de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière), mais son montant en euros dépendra du traitement de chaque fonctionnaire ou contractuel.
Dans la vidéo en tête de cet article, le 20H de TF1 fait réagir trois fonctionnaires à cette annonce, calculs de l'impact sur leur fiche de paie à l'appui. Si certains sont satisfaits, pour d'autres, ce n'est pas suffisant.
À l'instar, d'Antoine et de sa collègue Elsa qui sont enseignants dans un collège à Saint-Denis, en région parisienne. Ils se retrouvent pour parler d'un projet pédagogique pour la rentrée prochaine. Antoine est professeur de physique-chimie. Il gagne 1 800 euros nets par mois, mais il touche 700 euros de prime, car il fait des heures supplémentaires. Dès le 1er juillet, il sera augmenté de 50 euros. Une bonne nouvelle, certes, mais très éloignée de ce qu'il attendait. "Je fais 21 heures devant élèves, mais je suis dans l'établissement de 8h à 19h quasiment tous les jours. Le souci, c'est la reconnaissance du travail qu'on a, des études que l'on a faites pour être enseignants. Moi, j'ai des amis qui ont fait cinq ans d'études, qui sont en école d'ingénieur et qui, en début de carrière, gagnent le double de moi", affirme Antoine.
+ 3,5%, c'est aussi insuffisant pour sa collègue. "Ça ne compense même pas le gel de l'indice des fonctionnaires depuis plus de dix ans", ajoute Elsa. Tous les deux ans, en moyenne, ces fonctionnaires sont par ailleurs augmentés automatiquement à l'ancienneté.
Bénédicte, elle, dirige une équipe d'agents d'accueil à la mairie de Baziège, en Haute-Garonne. Elle gagne 1 350 euros, touche 350 euros de prime et sera augmentée de 40 euros. "C'est une bonne nouvelle, surtout que l'État pense à ses employés directs. Encore une fois, on n'est pas oubliés. 40 euros, ça va être surtout dans le quotidien pour les enfants, peut-être une activité supplémentaire l'an prochain", se réjouit-elle.
Dans la même commune, Christophe est jardinier. Il est payé 1326 euros et n'a pas de prime. Avec l'augmentation, il touchera 35 euros de plus par mois. "Je vais toucher de quoi mettre 20 litres de gazole et encore, c'est même pas sûr", regrette-t-il.
L'augmentation sera versée fin juillet ou fin août et sera rétroactive au 1er juillet.