1000 euros, un an de pizzas gratuites : devenez recruteur pour les restaurateurs !

Virginie Fauroux | Reportage TF1 Alice Bacot, Jean-Vincent Molinier
Publié le 26 mai 2022 à 10h27

Source : JT 20h Semaine

Le secteur de la restauration est confronté à une pénurie de main d'œuvre.
Des patrons ont donc recours à des solutions inédites : ils lancent des SOS sur les réseaux sociaux en promettant un cadeau à celui ou celle qui les aidera à recruter.

Ils alertent depuis quelques mois, mais la situation devient critique à l'approche de l'été. Environ 270.000 salariés dans la restauration manquent encore à l'appel. Certains redoutent même de ne pas pouvoir assurer pleinement leur activité durant les grandes vacances. Alors plusieurs patrons ont décidé de faire le buzz sur les réseaux sociaux pour tenter de trouver la perle rare. 

"Trouver le maestro de la pizza"

C'est le cas de Nabil Hazza, l'un des co-gérants du restaurant italien et méditerranéen Pinocchio, à Nîmes. Pastichant l'affiche du film américain, Il faut sauver le soldat Ryan, il s'agit cette fois de secourir les pizzas Pinocchio. "Avant que nous fermions notre magnifique four, avant que vous ne puissiez plus déguster nos succulentes pizzas, avant que Pinocchio ne perde une partie de sa raison de vivre, aidez-nous à trouver le maestro de la pizza et remportez 1 an de pizzas gratuites", lance-t-il sur Instagram. 

Avec cette drôle d'offre, Matthieu Bataille, autre co-gérant de l'établissement, est confiant. "On est plein d'espoir parce que depuis lundi matin on a eu pas mal de candidatures, bien plus qu'en six mois", dit-il, ajoutant que la nouvelle recrue se verra proposer un salaire mensuel de 2300 euros net et deux jours de repos consécutifs chaque semaine. Le restaurant est même prêt à embaucher deux chefs pizzaiolos selon les profils. Il y a donc en réalité deux ans de pizzas à gagner !

La personne qui vient d'elle-même ou qui me recommande un chef cuisinier typique italien ou un pizzaiolo, je lui offre 20 gros billet de 50 euros, ce qui fait 1000 euros.
Boris

Autre démarche insolite qui démontre la difficulté à recruter dans la restauration : Boris Leclercq, le patron de Bambino Rocco à Montpellier offre, lui, 1 000 euros à quiconque lui trouvera son chef cuisinier. "C'est un pote agent immobilier qui m'a donné la combine. Il m'a dit : 'tu sais quand on me donne un immeuble à vendre, si on m'indique la vente, souvent je rémunère la personne en tant qu'apporteur d'affaires'. Je me suis dit, si je peux rémunérer quelqu'un qui me donne un petit tuyau, c'est sympa, je fais d'une pierre deux coups", explique-t-il dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article.

Là encore, l'appel à la rescousse a été lancé sur Instagram par le chef en personne. "Je prends la parole, car nous avons des énormes difficultés à recruter. Vous êtes nombreux à vouloir venir manger chez nous et malheureusement on n'est pas assez pour pouvoir vous régaler et vous servir comme on aimerait", lâche-t-il. Avant de poursuivre : "Je vais donc lancer un petit concours rigolo et vous transformer en recruteur professionnel. La personne qui vient d'elle-même ou qui me recommande un chef cuisinier typique italien ou un pizzaiolo, je lui offre 20 gros billet de 50 euros, ce qui fait 1000 euros", annonce-t-il, tout en montrant une liasse de billets qu'il prend aussitôt soin de mettre dans un bocal. 

Mais attention, le pactole de 1000 euros ne sera empoché qu'à une condition : que le chef cuisinier embauché passe avec succès son mois d'essai. "Si vous m'amenez un acteur de cinéma qui n'est pas pizzaiolo, évidemment, ça ne le fait pas", précise-t-il avec humour. Chaque client devient ainsi un chasseur de tête, et certains prennent leur nouveau rôle très à cœur. "Les amis qui me regardent ce soir à la télé, si vous cherchez du boulot, j'ai un bon plan pour vous. On peut même partager les 1000 euros", s'amuse une cliente. Ce recrutement est inédit. Jamais un employé n'avait été embauché avec une telle technique. "Habituellement, on passe par une société de recrutement ou par le bouche-à-oreille ou sur les réseaux sociaux où on poste juste une affiche. Donc, on espère que ça va fonctionner", soupire la manageur Marion Hillarion.

Ces deux bouteilles à la mer lancées par ces restaurateurs est révélatrice de la crise que traverse le secteur, notamment depuis la pandémie de Covid-19. Début mai, Guillaume Ruiz, le directeur de l'hôtel-bar-restaurant "Le Prose", à La Grande-Motte (Hérault) qui peinait à recruter un pizzaïolo, avait déjà fait le buzz en proposant sur Facebook un CDI à 2400 euros, avec logement en prime. 

Grâce au grain de sel des réseaux sociaux, plus de 400 candidatures ont été reçues et l'offre a été partagée des milliers de fois. À l'époque, il avait expliqué à TF1 que face aux difficultés de recrutement, il avait proposé des conditions plus avantageuses que d'ordinaire : "On a augmenté les rémunérations, comparé à ce qu'on propose, d'à peu près 10%, et effectivement le logement, ce n'est pas quelque chose qu'on propose d'habitude".


Virginie Fauroux | Reportage TF1 Alice Bacot, Jean-Vincent Molinier

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