À un mois des grandes vacances, des dizaines de milliers de saisonniers manquent à l'appel.Pour mesurer l'ampleur du phénomène, le JT de TF1 s'est mis en quête d'un job d'été, en caméra cachée, dans une station balnéaire normande.
Bon nombre de commerçants subissent le manque criant de saisonniers, alors que l'activité repart de plus belle après deux ans de pandémie. Dans ce contexte, faute de personnel, certains commencent à sérieusement envisager de fermer un ou deux jours par semaine jusqu'à la fin de la saison.
Afin de mesurer l'ampleur du phénomène, une journaliste de TF1 s'est mise en quête d’un emploi saisonnier. Pour ce faire, elle s'est glissée dans la peau de Clémentine, une étudiante inexpérimentée. En caméra cachée, elle a arpenté une rue commerçante d'Houlgate, sur la côte normande. Dix-sept candidatures plus tard, elle a décroché... onze contrats d’été en moins de trois heures. La plupart en restauration, dans des bars, boutiques de souvenirs ou supermarchés.
"On paye deux fois le Smic"
Le manque d'expérience professionnelle n'a eu aucune incidence, car il est plutôt demandé "de la ponctualité, de la bonne volonté et de la bonne humeur". "Après le reste, on s'en occupe", lance par exemple un restaurateur dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article. Même une boucherie désespérée est prête à embaucher. "Ça fait trois mois qu'on cherche quelqu'un", assure le patron. Mais cette personne est impossible à trouver, malgré une paie considérable. "On cherche par exemple quelqu'un pour la caisse. On paye deux fois le Smic, 2500 à 3000 euros, c'est des salaires de médecins", poursuit-il.
C’est bien plus que chez son voisin restaurateur, qui offre entre 1 200 et 1 700 euros nets par mois. Seule condition pour être employé, être disponible du 1er juillet au 31 août et être prêt à quelques sacrifices, comme travailler les week-ends et les jours fériés.
Côté sacrifices, Guillaume Lecoq, gérant de restaurant, en fait de plus en plus pour compléter son équipe cet été. Cette année, il a même augmenté le salaire d’embauche. "On n'est pas sur une base de Smic, toutes nos heures supplémentaires sont payées. De 1300 euros de base, on est passé à 1500 euros nets", dit-il. Mais malgré ses efforts, huit employés manquent toujours à l’appel. Son dernier recours, s’il ne trouve personne d'ici au 1er juillet, c’est de fermer son restaurant deux jours par semaine. Ce qui lui occasionnerait une perte de 100.000 euros de chiffre d’affaires sur la saison.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique