Le gouvernement propose la création d'un nouveau titre de séjour pour faciliter le recrutement d'étrangers dans les secteurs en pénurie de main-d'œuvre comme dans le bâtiment, l'hôtellerie ou la restauration.Qu'en pensent les professionnels ?
Il y a un an, Isabelle Da Silva, gérante d'un restaurant dans les Yvelines, a bien cru devoir repasser elle-même derrière les fourneaux. Malgré les annonces et les bouches à oreille, elle a eu le plus grand mal à recruter un cuisinier. Elle a finalement embauché un travailleur venant du Bangladesh. Sauf que son permis de travail expire dans quelques semaines et elle doit déjà recommencer les recherches. "Tout va s'arrêter à cause d'un document qui est, pour eux ainsi que pour nous, restaurateur, très important. Il faut vraiment que l'État fasse quelque chose", espère-t-elle.
300 000 postes à pourvoir dans la restauration, 50 000 dans les transports, ou encore 80 000 dans les bâtiments
L'objectif de ce futur titre de séjour pour les métiers en tension est de rassurer les employeurs. La liste des professions pourra varier d'une région à une autre. Mais plusieurs grands secteurs ont déjà été identifiés. Dans l'hôtellerie-restauration, près de 300 000 postes sont à pourvoir, 50 000 dans les transports, ou encore 80 000 dans les bâtiments.
À Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Sébastien Martel, gérant d'une société de rénovation, n'a, lui aussi, pas d'autres choix que de recourir à des ouvriers étrangers. Ils embauchent deux peintres étrangers en stage le temps que l'entreprise les aide à obtenir leur papier.
Avec ce nouveau dispositif, les travailleurs demanderaient eux-mêmes leur régularisation sans passer par l'employeur. Et les demandeurs d'asile n'auraient plus à attendre six mois avant d'occuper un emploi. Selon le gouvernement, plusieurs dizaines de milliers de travailleurs pourraient profiter de ces nouveaux titres de séjour dont on ne connaît pas encore la durée. En contrepartie, les employeurs devront leur permettre de suivre des cours de français pendant leurs heures de travail.