Les pressings sont-ils condamnés à disparaître ?

par La rédaction de TF1info | Reportage : Charlotte Casanova, Jean-Yves Mey, Karine Betun
Publié le 3 octobre 2022 à 12h57, mis à jour le 3 octobre 2022 à 15h08

Source : JT 20h WE

Il y a 20 ans, ils étaient 10.000, contre seulement 3000 aujourd'hui.
Pourquoi cette lente disparition des pressings ?

À Argentan (Orne), Céline Pressing existe depuis plus de 30 ans, sa propriétaire y travaille six jours sur sept. Mais les clients s'y font de plus en plus rares. "Tous les jours, je me pose la question de savoir si je serai toujours là l'année prochaine. On ne peut pas savoir, d'une semaine sur l'autre, s'il va y avoir du travail, si on va pouvoir payer les charges... C'est angoissant", explique Céline Patard, patronne de ce pressing, dans la vidéo en tête de cet article.

Des craintes justifiées. Jusqu'en 2019, Argentan, ville de près de 15.000 habitants, comptait six pressings, il ne reste plus que celui-ci à présent. "Si le pressing ferme, c'est un gros problème pour beaucoup de gens", déplore une cliente à notre micro.

Une baisse de 30% du chiffre d'affaires

En France, trouver un pressing relève du défi. Il en existe aujourd'hui moins de 3000, contre 10.000 dans les années 2000. Le chiffre d'affaires du secteur a encore perdu 30% cette année. La crise du Covid et l'amplification du télétravail sont les principales causes de ce déclin. "Je n'en ai pas besoin, je bosse chez moi et je n'ai pas besoin de ramener des vêtements repassés", témoigne un passant.

Autre problème pour le secteur, la très forte expansion dans les magasins d'électroménager des produits liés au linge, comme les défroisseurs.

Mais alors le pressing est-il en voie de disparition ? Non, selon Mathieu Gérard, cofondateur de la Laverie Privée, qui a fait le pari de le moderniser. Dans son entreprise, des livreurs récupèrent votre linge sale à domicile, et vous le rendent lavé et parfaitement plié pour 5 euros le kilogramme. C'est parfois le prix pour une chemise confiée au pressing. Un gain d'argent et surtout un gain de temps pour les clients.

Attention, ce système ne remplace pas les services haut de gamme. "Ce sont des métiers un peu complémentaires. Si jamais, vous avez besoin de quelque chose de très cadré pour une réception, je vous conseillerai toujours plus un pressing. Si vous êtes une belle robe de mariée, je vous dirais de ne jamais l'amener chez moi. Si vous avez un pull en cachemire magnifique que vous adorez, ne l'amenez pas chez moi non plus", explique Mathieu Gérard.


La rédaction de TF1info | Reportage : Charlotte Casanova, Jean-Yves Mey, Karine Betun

Tout
TF1 Info