Selon Pôle emploi, le métier le plus recherché cette année est celui de serveur.Les restaurants et cafés rencontrent en effet de grandes difficultés pour recruter, en particulier pour cet été.Pour mesurer l'ampleur du phénomène, une équipe de TF1 s'est mis en quête d'un job, en caméra cachée, à Cabourg en Normandie.
"J'ai créé mon CV avec un nom d'emprunt, aucune expérience dans le milieu et un niveau baccalauréat". Alors que la pénurie de main d'œuvre fait rage dans l'hôtellerie-restauration, au point que le métier de serveur est désormais le plus recherché de France selon Pôle Emploi, une équipe de TF1 fait un test en caméra cachée dans le reportage ci-dessus : tenter de se faire embaucher, avec un faux CV, dans un établissement de la rue principale de Cabourg (Calvados). Dans le premier visité, un employé donne d'emblée le ton : "On cherche tout le temps du monde". Très vite effectivement, le gérant de ce restaurant normand invite notre journaliste dans son bureau, pour un entretien. "Qu'est-ce que vous cherchez, un CDD, un CDI ?" Première tentative, et premier contrat pour l'été.
"Si vous êtes gentil, il n'y a pas de problème"
Autre essai dans un nouvel établissement qui, cette fois, semble avoir des besoins encore plus pressants : des affichettes signalent qu'il recrute et propose "de gros avantages", comme la possibilité de ne pas travailler tous les week-ends. Le manque d'expérience de notre CV pose-t-il problème ? "Non, si vous êtes gentil et agréable, il n'y a pas de problème", répond la recruteuse. Là encore, c'est réussi : un essai est décroché dès le dimanche suivant. Les besoins sont effectivement pressants : le gérant, une fois mis dans la confidence de la caméra cachée, reconnaît une perte de 15% de chiffre d'affaires par manque de main-d’œuvre.
Retour dans la rue : au total, notre équipe a déjà trois offres de contrats en poche. Elle croise alors Mathéo. CV en main, ce jeune de 18 ans recherche lui aussi, mais vraiment cette fois-ci, un emploi pour l'été. Et il est bien décidé à faire jouer la concurrence. "Le fait d'avoir plusieurs offres, ça donne plus d'opportunités de pouvoir essayer de négocier à droite à gauche, que ce soit la question salariale ou des horaires", fait-il valoir. Lui aussi enchaîne les entretiens avec succès.
Les salaires vont de 1700 à 2300 euros net par mois. Mais pour David Dumont, gérant d'un autre restaurant, le problème n'est pas une question d'argent. "Parfois, même quand on a validé l'embauche, les gens ne se présentent pas, se désole-t-il. On manque tout simplement de gens qui sont attirés par la restauration, parce qu'on a un métier peut-être qui a mauvaise presse, travailler le soir, le week-end, c'est compliqué..." Comme lui, de plus en plus d’établissements envisagent de fermer deux jours par semaine durant la saison estivale, par manque de main d’œuvre.
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