Boutons d'alerte, évolution de la législation...Le gouvernement dévoile ce lundi un plan pour mieux protéger les agents publics des violences.L'une de nos équipes est allée à la rencontre de ces fonctionnaires qui, pour certains, vivent un cauchemar au travail.
Les caméras de surveillance et la présence d'un vigile n'ont rien changé. En un an, les employés de la caisse d'allocations familiales d'Amiens (Somme) ont subi trois agressions physiques. La violence verbale, elle, est quasiment quotidienne. "On m'a déjà traité de sale PD. J'ai aussi des collègues qui se sont fait cracher dessus", témoigne Yohann Leroux, agent de la CAF d'Amiens. "Certains changent de métier, car ils ne souhaitent plus être en accueil ou en relation publique. J'ai aussi des collègues qui quittent carrément l'entreprise", poursuit-il, bouleversé. L'an dernier, 12.000 incidents ont été signalés dans les CAF de France. À Pôle emploi, les actes dits "d'incivilités" ont augmenté de 20% en trois ans.
Les urgences de l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, recensent déjà une vingtaine d'agressions depuis janvier. Pourtant, ici, tout est fait pour éviter au maximum les tensions : "On a fait le choix d'un accueil un peu particulier, avec des vitres de protection et un retour caméra", explique Pierre-Alexis Raynal, chef du service des urgences adultes interrogé par TF1 dans le reportage en tête de cet article. "Le patient qui pourrait avoir une attitude agressive se voit sur l'écran, et c'est parfois un élément de dissuasion", ajoute-t-il. Plus loin, l'accès à la zone de soins est limité aux patients et aux accompagnants badgés. Quand la situation est trop tendue, les soignants disposent d'un bouton d'alerte qui retentit dans tout le couloir. "Quand j'appuie, tous mes collègues sont au courant qu'un docteur va venir me rejoindre au Box 2", raconte Cendrine Toullier, cadre de santé.
Dépôt de plainte de l’administration en cas d’agression
Ce lundi matin dans Le Parisien, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini, a révélé différentes mesures pour garantir la sécurité des agents publics. Le gouvernement prévoit notamment de faire évoluer la législation afin que l'administration puisse désormais porter plainte à la place de l'agent public agressé. "Un agent public n'avait pas toujours envie de se mettre lui-même dans un processus judiciaire, et pourtant, pour pouvoir bien le protéger, on avait parfois besoin qu'il porte plainte", explique Stanislas Guérini dans le reportage de TF1.
Le gouvernement a également annoncé un renforcement des "dispositifs de sécurisation", tels que la généralisation des boutons d’alerte, ou encore le développement des caméras de vidéoprotection. Une enquête sera par ailleurs lancée début 2024 pour mesurer les incivilités et les violences subies par les agents. Des formations portant sur la "prévention" et "la lutte contre les incivilités" seront également proposées aux fonctionnaires à partir du mois de novembre. Au total, une enveloppe d’un million d’euros est mise sur la table.
Ces mesures font écho à plusieurs drames survenus en 2022 et 2023 au cours desquelles un inspecteur des impôts, une professeure et une infirmière avaient été tués en exerçant leur métier. En mai dernier, une infirmière avait été tuée à coups de couteau au CHU de Reims. Trois mois plus tard, le 31 juillet, une autre infirmière était attaquée au couteau à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen.
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