Le 20h

VIDÉO - De plus en plus de salariés équipés d'exosquelettes : "Ça me tire moins dans les épaules"

par La rédaction de TF1info TF1 | Reportage Manon Debut, Thierry Chartier
Publié le 30 mars 2023 à 12h42
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Dans plusieurs secteurs, les nouvelles technologies permettent déjà d'alléger certaines tâches et de réduire la pénibilité au travail.
C'est le cas des exosquelettes, précieux en cas de gestes répétitifs, de port de lourdes charges et de postures usantes.
Des travailleurs qui en portent témoignent auprès de TF1.

Des exosquelettes pour en finir avec la pénibilité au travail ? S'il est trop tôt pour s'avancer, la généralisation de ces dispositifs d'assistance physique dans certains secteurs pour soulager les travailleurs confrontés à des tâches pénibles fait ses preuves. Dans le monde agricole, le secteur de la santé ou encore celui de la logistique, cette technologie en plein déploiement change littéralement la vie de ceux qui l'ont adoptée.

C'est le cas d'Élisabeth Burette, qui ne peut plus se passer de son exosquelette. Cette éleveuse à Fleurbaix, dans le Pas-de-Calais, le porte deux fois par jour pour traire ses vaches. L'appareil soulage ses bras fatigués de répéter les mêmes gestes depuis 34 ans. S'il lui a coûté 4 500 euros, Élisabeth estime que le jeu en valait la chandelle : sans cela, elle aurait dû arrêter de traire. "J'ai l'impression de voler presque", illustre-t-elle pour décrire le soulagement ressenti par rapport à ces maux passés. "Ça me tire moins dans les épaules" pour traire, poursuit celle qui était auparavant réveillée de douleur la nuit.

Des moteurs pour compenser les efforts

Anthony Hurez a lui aussi bien failli devoir arrêter de travailler. Ce responsable d'équipe chez Marly, dans le Nord, haut de deux mètres, est reconnu travailleur handicapé pour ses problèmes de dos. Le modèle qu'il porte soulage ses maux en étirant la colonne vertébrale, et quatre moteurs placés autour de la taille compensent les efforts. "Avant d'avoir cet exosquelette, il m'arrivait d'aller sur les sites clients avec une cane", se souvient-il. Et d'ajouter : "j'avais quelques réticences à aller sur le terrain de par le fait d'avoir peur de ses douleurs qui allaient s'installer, et là, j'y vais volontiers". 

Cet équipement, certifié dispositif médical, est même utilisé par certains travailleurs à titre préventif. Comme Fabrice Beaumont, qui ne présente aucune douleur physique à ce jour, mais porte un exosquelette quotidiennement au travail. Et pour cause : il prépare plus de 300 cartons chez Ponera, à Prouvy, dans Nord. À titre de repère, la ceinture qu'il porte vaut 7.000 euros mais l'an dernier, les arrêts maladies en ont coûté 20.000 à l'entreprise de 30 salariés. Le calcul est vite fait. "Que les collaborateurs ne soient pas ralentis par des problèmes de dos pendant les périodes de rush, c'est bien pour l'entreprise", explique Mathieu Flipot, responsable logistique, évoquant "un côté gagnant-gagnant".

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A l'origine de ce prototype, la start-up lilloise Japet Medical a réalisé une série de tests pendant la conception, pour évaluer les conséquences de son produit sur le corps humain. "Ce qu'on voulait vérifier, c'est qu'on ne crée pas de contraintes néfastes qui à long terme pourraient causer plus de problèmes qu'en régler : avoir des suractivations musculaires ou ne plus du tout utiliser ses muscles", explique Mélissa Moulart, responsable recherche scientifique. Depuis sa création, il y a sept ans, l'entreprise a vendu plus de 700 exemplaires.


La rédaction de TF1info TF1 | Reportage Manon Debut, Thierry Chartier

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