La pénurie de main-d'œuvre provoque parfois des situations étonnantes.À Laqueuille (Puy-de-Dôme), les directeurs d'une laiterie doivent prêter main-forte aux ouvriers pour que les fromages continuent de sortir.
Encore une fois, le directeur d'exploitation de l'usine a dû quitter le calme de son bureau. Face au manque de personnel, il va mettre la main à la pâte une demi-journée à l'atelier de moulage des fromages. Une situation déjà vécue l'an passé à la société laitière de Laqueuille (Puy-de-Dôme). "Les services administratifs étaient descendus pour donner un coup de main", confie Olivier Paupert, responsable des ventes. "Cette année, on s'y est pris plus tôt, mais on a toujours les mêmes difficultés."
Système de parrainage
Avec sept départs en retraite l'année dernière, l'entreprise peine à recruter. Trois postes en CDI sont à pourvoir, mais aussi des jobs d'été. Alors ce matin-là, quand un ancien boulanger postule pour un emploi, Stéphanie Arnaud, responsable qualité, est aux petits soins. Parce que près de dix tonnes de fromages sortent de cette usine par jour, le travail des petites mains est indispensable.
Pour ne pas voir la production ralentir en vue de l'été, l'entreprise a eu une idée : un système de parrainage. "Si vous trouvez quelqu'un qui reste trois mois, on vous verse une prime, s'il reste six mois on la double", explique Olivier Paupert. Jusqu'à 300 euros de prime pour assurer la présence des fromages chez les restaurateurs et dans les étals dans le pays comme à l'étranger. Rien que dans le magasin d'usine, ce sont 300.000 clients qui viennent se servir là chaque année.