Giverny, Beauval et le Mont Saint-Michel pris d'assaut à l'Ascension : bis repetita pour la Pentecôte ?

Publié le 22 mai 2023 à 15h42

Source : JT 20h WE

Plusieurs sites touristiques ont fait face à une affluence record pendant ce week-end de quatre jours.
Face aux files d'attente interminables, certains de ces lieux ont dû prier les visiteurs de ne plus venir.
Le même scénario est à craindre pour le prochain et dernier long week-end du mois de mai.

Files d'attentes interminables, allées bondées, visiteurs excédés... Des jardins de Giverny au Mont Saint-Michel en passant par le zoo de Beauval, le même scénario s'est reproduit dans plusieurs sites touristiques de France pendant ce long week-end de l'Ascension. Si les destinations concernées se réjouissent de ces records d'affluence, ces derniers vont de pair avec la désagréable expérience partagée par de nombreux touristes sur la Toile, photos éloquentes à l'appui. 

Le parc animalier de Loir-et-Cher, célèbre pour ses pandas, explique pour sa part avoir été pris de court. "Le week-end de l'Ascension est traditionnellement pris d'assaut et particulièrement le vendredi, on ne sait pas pourquoi", réagit son directeur, Rodolphe Delord. "Cela fait des années que c'est comme ça donc il avait été conseillé aux visiteurs de privilégier le jeudi et le samedi", insiste le directeur, qui précise que "le parc enregistre autant de visites à l'Ascension qu'en deux semaines au mois d'août". 

"Il pleuvait dans le Sud"

Les équipes du parc avaient en outre été renforcées en conséquence, à commencer par la sécurité. "On avait 1500 salariés déployés sur le parc vendredi mais on a quand même été surpris par l'afflux", poursuit-il alors que le parc a été pris d'assaut dès 7h45 et jusqu'à 21h, et qu'il a été demandé aux visiteurs encore sur la route de rebrousser chemin compte tenu du contexte. 

Mais comment expliquer cette affluence extrême ? "On a tenté d'analyser ce qu'il s'est passé et il semble qu'énormément de visiteurs du Var soient remontés vers chez nous parce qu'il pleuvait dans le Sud", avance le directeur, qui précise toutefois que la plupart des sites touristiques de l'Hexagone ont été concernés par le phénomène ce week-end. "Les Français se privent sur tout en ce moment sauf pour sur le tourisme intérieur", conclut ce dernier. Autre piste avancée : "Les Français avaient clairement pris une semaine de vacances", poursuit-il, soulignant que le zoo de Beauval avait déjà enregistré un nombre de visites inattendu les lundi, mardi et mercredi précédant le week-end de quatre jours. "Il y avait beaucoup d'enfants alors qu'on se trouvait en dehors des vacances scolaires", note-t-il, rappelant que depuis plusieurs années, les écoles de France font officiellement le pont de l’Ascension.

"On ne peut pas les empêcher de venir"

Pour la Fondation de Claude Monet, l'explication de cette affluence  "exceptionnelle" se trouve aussi dans "l'accumulation de plusieurs facteurs" en ce week-end d'Ascension, à commencer par la proximité avec Paris sur la route de la Normandie, le retour tant attendu des beaux jours et bien entendu ce week-end de quatre jours. "Même en ayant limité le nombre de ventes sur Internet et en ayant ouvert qu'une seule caisse à l'entrée, on a eu des files d'attente de trois heures", souligne-t-on au service communication alors que des milliers de touristes se sont déplacés pour visiter la demeure du peintre et ses jardins, à Giverny vendredi. À titre de repère, la fondation a enregistré environ 3000 visites par jour ce week-end, soit le double d'un week-end classique. "On a reçu quelques mails de mécontentement mais dans l'ensemble les visiteurs ont pu bien profiter à l'intérieur du domaine où ça restait fluide malgré la longue attente pour entrer", précise-t-on encore.

Quid du week-end de la Pentecôte ? "On prend les devants pour le week-end prochain, on s'attend à une affluence semblable".

Concrètement, les visiteurs qui appellent pour se renseigner avant d'acheter leurs billets sont avertis de ce qu'il se profile et invités à privilégier une autre date pour plus de confort pendant leur visite. "À part limiter les ventes et encourager les gens à reporter leur visite, on n'a pas beaucoup d'alternatives. On ne peut pas agrandir les jardins, on doit rester dans l'esprit de ce que ç'a été il y a cent ans, les gens veulent venir, on ne peut pas les en empêcher", poursuit la représentante de la Fondation. Et de conclure : "les files d'attente de ce week-end en ont découragé certains mais il y a toujours des visiteurs persévérants".

Du côté du zoo de Beauval, en revanche, on se veut un peu plus optimiste concernant le week-end de Pentecôte. "Il est moins chargé qu'il ne l'était avant qu'il ne soit plus vraiment férié", indique le directeur, Rodolphe Delord, qui conseille tout de même aux visiteurs de privilégier le samedi 27 mai et le lundi 29. Quant à l'option avancée par certains visiteurs mécontents consistant à bloquer les ventes et les entrées, il l'exclut pour le moment : "c'est compliqué, à partir de quand on arrête de faire entrer les gens ? Les gens veulent qu'on arrête de vendre mais toujours concernant les suivants, surtout pas eux... sans compter la route que font certains pour venir jusqu'à nous." Pour autant, l'affluence extrême dans le parc emblématique du Loir-et-Cher ce week-end donne déjà lieu à des réflexions concernant le prochain week-end de l'Ascension en 2024, et le retour exceptionnel des jauges, comme en période de Covid, n'est pas exclu. 


Audrey LE GUELLEC

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