REPORTAGE - Les lacs du Médoc : un lieu enchanteur et un modèle de gestion de l'eau

Il l'appelle "l'effet miroir". À 77 ans, Michel Espaignet ne se lasse pas de ce phénomène, que l'on découvre dans le reportage de TF1 ci-dessus. Lorsque le vent tombe, cet enfant du pays sillonne les 5.000 hectares du lac d'Hourtin et de Carcans, la plus vaste étendue naturelle d'eau douce du pays, où son bateau semble sillonner le ciel. Mais comment ces immenses étendues, où la navigation est parfois difficile, au milieu des bancs de sable, se sont-elles formées à quelques kilomètres de l'océan ?

Pour le comprendre, nous embarquons avec Frank Quenault, responsable de la gestion de ces lacs paradisiaques. "Après la période glaciaire", nous explique-t-il, "l'océan a formé devant lui un grand cordon de dunes de plusieurs kilomètres de large. Et en arrière de ces dunes se sont formés ces grands lacs et ces grands marais". Un ensemble d'un seul tenant au départ, qui s'est progressivement morcelé par l'avancée des dunes. Pour éviter que le sable ne recouvre finalement tout, au milieu du 19ᵉ siècle, des dizaines de millions de pins maritimes ont été plantés. L'immense forêt est ainsi née dans le seul but d'assainir les marais et stabiliser les dunes. 

Au sud de l'étang de Carcans, un canal est creusé en 1860, pour relier le lac de Lacanau et descendre jusqu'au bassin d'Arcachon- sur le principe des vases communicants. L'outil indispensable de régulation des eaux de ces lacs du Médoc sont des écluses. Celle qu'a visitée notre équipe est en ce moment volontairement fermée, pour conserver de l'eau dans les milieux naturels après la période de sécheresse.