Les labels touristiques attirent de nombreux touristes chaque année dans les communes qui en détiennent.Mais comment sont-ils attribués ?Le 20H de TF1 s’est rendu dans trois villages labellisés.
Passer une nuit dans un plus beau village de France, flâner dans une petite cité de caractère, randonner en direction d’une station verte… Sur la route des vacances, les labels touristiques déterminent souvent vos étapes. Certaines des appellations auraient le pouvoir d’attirer 40% de touristes en plus. Pas étonnant alors que les villages se les arrachent.
Comment sont-ils attribués ? Pour répondre à cette question, notre périple débute à Pleaux, dans le Cantal, labellisé depuis cinq ans Petite cité de caractère. Un titre que la restauratrice du village affiche fièrement. "On est fier de notre pays. On est un peu chauvin", sourit-elle. Son chiffre d’affaires a grimpé de 20% depuis l’obtention du label.
Pour le maire, ce titre vise aussi à conquérir de nouveaux habitants. En 30 ans, Pleaux a perdu le tiers de ses administrés. "On a aujourd’hui sur Pleaux tous les services : la maison médicale, la pharmacie, les écoles, le collège. Mais pour faire vivre tout ça, il faut qu’on ait des habitants et aujourd’hui, depuis deux ans, on s’aperçoit que les gens qui s’installent à Pleaux sont des gens qui ont découvert Pleaux par le tourisme ou l’attractivité culturelle", affirme le maire.
Des cotisations à payer chaque année
En contrepartie, il paye à l’association qui décerne le label 3700 euros de cotisations tous les ans. Le village doit aussi respecter une charte de qualité avec plus de 30 critères. Du plus simple, comme avoir moins de 6.000 habitants aux plus pointilleux, comme supprimer les terrains abandonnés, restaurer tous les monuments historiques ou détenir au moins un lieu d’exposition.
Des critères que sont justement venus contrôler ce jour-là les inspecteurs des petites cités de caractère. Pour conserver son label, le maire doit leur montrer tous les chantiers menés ces cinq dernières années. Un tout nouvel affichage pédagogique, par exemple, ravit le jury. "C’est clair, c’est propre, c’est beau. On a effectivement une exigence sur la qualité de ce qui se fait en termes d’aménagement et la conviction de l’équipe municipale à porter ce projet dans l’esprit de ce qu’est la petite cité de caractère", explique Christian Montin, vice-président du label.
Mais tous les labels sont-ils aussi exigeants ? Direction Treignac, en Corrèze. Ici, pas un ou deux labels mais plus de dix. "Ils ne sont pas tous identiques. Pour station verte et station pêche, il faut avoir sur son territoire des plans d’eau ou des rivières. Ils ne sont pas aussi exigeants. Ça n’a pas demandé un travail trop important au niveau de la commune", déclare Sylvie Savignac, adjointe au maire.
Attirer de nouveaux visiteurs
Obtenir ces deux labels ne lui a demandé aucun investissement, ni aucun aménagement. La seule obligation est d’organiser quelques animations pédagogiques autour de la faune et la flore. L’intérêt est à chaque fois d’attirer de nouveaux visiteurs. Alors les résultats sont-ils toujours au rendez-vous ? "Le village label terre d’avenir nous sert beaucoup moins aujourd’hui, j’avoue. On se pose la question si on va le garder ou pas", poursuit Sylvie Savignac.
Si certains collectionnent des labels plus ou moins connus, d’autres donneraient tout pour obtenir le plus prestigieux. Saint-Lizier, dans l’Ariège, a longtemps appartenu au cercle très fermé des plus beaux villages de France avant d’être déclassé il y a dix ans.
Contrairement à son prédécesseur qui avait renoncé à investir dans les travaux, le nouveau maire souhaite récupérer le titre à tout prix et il voit les choses en grand. "Cette place sera libérée totalement des voitures stationnées. Autre axe d’amélioration, l’éclairage public. Le goudron va être remplacé par des pavés et on va rénover les façades qui donnent sur cette place", explique-t-il.
600.000 euros d’investissements
Cela représente 600.000 euros d’investissements lissés sur quatre ans, soit 5% du budget annuel de la commune. Dans le village, les avis divergent. "C’est trop. Ça fait beaucoup d’argent pour les administrés", estime un couple. "C’est un beau projet. Et surtout ça donnera un élan pour que d’autres personnes s’installent", dit un autre.
Le maire en est conscient, un tel projet n’est pas anodin pour une petite commune, mais c’est l’assurance de retombées économiques considérables. "C’est très puissant. Ce n’est pas que l’écriteau à l’entrée de la ville, c’est la communication massive sur toute la France. C’est un guide avec des catalogues qui sortent chaque année. Ça attire probablement la première année 30% d’influence touristique de plus et donc ça fait vivre tous les commerces", reprend le maire. S’il décroche le label, il espère accueillir dans les prochaines années deux fois plus de touristes qu’aujourd’hui. Mais il l’assure, il n’est pas question pour le moment de toucher au montant de la taxe foncière payée par les habitants.
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