GRANDIOSE - En Islande, l’éruption volcanique sur les flancs du mont Fagradalsfjall attire des milliers de curieux, fascinés par le spectacle. Il inspire à certains des idées surprenantes.
Après être resté 800 ans en sommeil, il s’est réveillé avec panache : un volcan sur les flancs du mont Fagradalsfjall est entré en éruption le 19 mars dernier, à une quarantaine de kilomètres de la capitale islandaise, Reykjavik. Le site, accessible en une heure et demie de marche depuis une route voisine, est devenu l’attraction du moment depuis.
Chaque week-end, des milliers de curieux viennent pour contempler le spectacle hypnotisant à quelques mètres seulement de la lave en fusion. Autour de ce magma à 1000 degrés Celsius, les plus téméraires font griller des marshmallows ou des saucisses, en utilisant la lave encore brûlante pour préparer des hot-dogs, tandis que d’autres s’offrent un match de volley-ball. Un mariage y a même été célébré la semaine dernière.
C’est une publicité rêvée pour toute l’Islande
Jökull Júlíusson, chanteur et guitariste du groupe Kaleo
Fin mars, le groupe de musique islandais Kaleo a lui profité de l’éruption pour tourner son clip. "Nous n’avions ni hélicoptère ni voiture, il a fallu porter nous-même tout notre matériel. Nous avons marché deux heures dans la montagne. Et puis j’ai commencé à chanter à 4h du matin", raconte Jökull Júlíusson, chanteur et guitariste du groupe Kaleo.
Un tour de chant d'une poignée de minutes à une centaine de mètres seulement du volcan, de quoi s'offrir un clip d'enfer. "C’est une publicité rêvée pour toute l’Islande. D’autant que cette fois-ci on peut s'en approcher sans danger", poursuit l'artiste. Car si les éruptions en Islande sont fréquentes - une tous les cinq ans en moyenne - il est rare de pouvoir en admirer d'aussi près.
Au pied du volcan, les secouristes continuent de mesurer les niveaux du redoutable dioxyde de soufre. "Nous surveillons juste que les gens ne vont pas trop près de la lave et on leur demande de reculer si besoin, on vérifie juste que tout est ok", explique Atli Gunnarsson, un policier de 45 ans, casque jaune sur la tête et masque à gaz à portée de main.
Un petit bip incessant se fait entendre régulièrement chez les secouristes : c'est le signal des appareils détectant la présence de gaz, et notamment du redoutable dioxyde de soufre, même si un vent fort a limité les risques.
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Un spectacle qui pourrait durer des mois voire des années
Une aubaine pour l'Islande alors que le nombre de touristes - une manne qui représente habituellement plus de 8% du PIB - est actuellement très faible pour cause de coronavirus. Et l'île cherche justement à relancer l'activité en rouvrant ces jours-ci l'entrée aux visiteurs prouvant avoir été vaccinés ou avoir déjà eu le Covid. Autant dire que cette irruption tombe à pic. Les vulcanologues islandais, qui tablaient au départ sur une éruption de quelques jours, privilégient désormais un scénario de longue durée, sans pouvoir se prononcer sur une longévité en semaines, en mois voire en années.