Covid-19 en Chine : un protocole sanitaire ultra-strict, des sites touristiques désertés

V. Fauroux | Reportage vidéo TF1 Justine Jankowski, Yanjounne Hu
Publié le 14 mars 2022 à 18h25

Source : JT 13h WE

Touchée de plein fouet par le variant Omicron, la Chine a dû reconfiner une dizaine de villes, dont Shenzhen et ses 17 millions d'habitants.
Le secteur du tourisme est le premier touché par cette situation.
Pour les rares touristes présents sur place, la moindre visite s'apparente à un parcours du combattant.

Le variant Omicron s'attaque à l'Asie. Les 17 millions d'habitants de Shenzhen, centre technologique du Sud de la Chine, ont passé leur première journée reconfinés ce lundi en raison d'une flambée record des cas de Covid-19 qui a contraint une usine de fabrication d'IPhone à suspendre ses activités. Shenzhen est l'une des dix villes de Chine à faire l'objet d'un confinement qui concerne également des centres importants, comme Dalian, Nanjing et Tianjin près de Pékin. 

Les autorités ont recensé lundi 2.300 nouveaux cas à travers le pays, alors que près de 3.400 avaient été comptabilisés la veille ; c'est le chiffre le plus élevé depuis le début de la pandémie. Si ce nombre de cas demeure faible comparé à d'autres pays, il reste remarquable dans le contexte de la Chine où les autorités n'ont de cesse, depuis 2020, d'appliquer une politique "zéro Covid" face à l'épidémie.

Même à l'intérieur de la Chine, c'est compliqué pour nous de voyager à cause de l'épidémie.
Un habitant de Pékin

Premier secteur impacté par ces restrictions qui paralysent les déplacements : le tourisme. "L'impact du Covid va se voir sur le nombre de touristes, dans le tourisme national. Avant le Covid, on pouvait compter à peu près 3 milliards de voyages par an, ce qui est un chiffre assez impressionnant. Aujourd'hui, ce chiffre est presque divisé par deux", analyse Steffi Noël, de Daxue Consulting, dans la vidéo du JT de 13H de TF1 en tête de cet article.

En témoigne la Cité Interdite à Pékin, qui tourne au ralenti. Ce monument mythique du pays, qui en temps normal ne désemplit pas, est aujourd'hui déserté. Les touristes ne viennent plus du monde entier, encore moins de toute la Chine. "C'est vrai qu'on voyage beaucoup moins en dehors de Pékin à cause des restrictions de voyage. On n'a pas le droit de partir", souligne une habitante. "Même à l'intérieur de la Chine, c'est compliqué pour nous de voyager à cause de l'épidémie", confirme un autre passant.

Des touristes deux fois moins nombreux

Même constat dans le célèbre parc de Zhangjiajie qui a inspiré le film "Avatar". Avec sa forêt de pierre classée au patrimoine mondial de l'Unesco et son incroyable ascenseur extérieur, il a pourtant tout pour séduire. Mais derrière la carte postale, le site est quasiment désert. Avant la pandémie, il attirait 13.000 voyageurs par jour. Aujourd'hui, ils sont deux fois moins nombreux, et on comprend vite pourquoi. Un test Covid de moins de deux jours est nécessaire. Il faut aussi montrer tous ses récents déplacements. Et si par malheur, on a voyagé dans une zone où il y a quelques cas de Covid, impossible de rentrer dans le parc. 

Conséquence, les échoppes sur place ne font plus recette. Une catastrophe pour Huaigang Zhou, vendeur depuis dix ans. "Aujourd'hui, j'ai gagné deux euros. Avant, c'était au moins 70 euros par jour. Depuis le Covid, mon business perd de l'argent. J'ai la responsabilité financière de mes parents, de mes enfants, de mes beaux-parents. J’ai une énorme pression", constate-t-il, amer. Cette pression est la même pour les grands groupes. À l'hôtel Pullman, à l'entrée du parc, l'hôtel n'est qu'à moitié rempli même pendant les vacances. "Avant l'épidémie, les étrangers représentaient 40% de notre clientèle. Avec la fermeture des frontières et les restrictions de déplacements, on est obligé de se concentrer sur le tourisme régional", déplore la responsable Meirong Tang.

Miser sur les visiteurs locaux, c'est aussi l'espoir du responsable du parc. "En ce moment, on fait de grosses réductions sur les tickets. Ces vacances, on a 15% de fréquentation en plus que l’année dernière. Je suis sûr que le tourisme ici va renaître", veut croire Deng Daoli. Comme dans le reste de la Chine, tous espèrent en effet le retour des plus frileux. 


V. Fauroux | Reportage vidéo TF1 Justine Jankowski, Yanjounne Hu

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