Classé au patrimoine mondial de l'humanité, le delta de l'Okavango au Botswana est un immense jardin d’Eden où vivent en toute liberté des animaux sauvages. Certaines zones ne sont autorisées qu’aux scientifiques. Nous avons pu suivre une de ces équipes.
Une équipe de géologues du CNRS est partie en expédition dans le delta de l'Okavango. Un immense jardin d’Eden où vivent en toute liberté des animaux sauvages. Pour le Botswana, la préservation de l'environnement dans ce secteur est une priorité. En ce début d'été austral, la végétation et le sol sont encore très secs. Dans six mois, le décor sera complètement différent. “On ne pourra plus circuler en voiture. Quand la crue viendra, tout sera recouvert par l'eau”. Marc Jolivet étudie la crue de l’Okavango. Ce fleuve ne ressemble ni à l'Amazone ni à la Seine. Il n'atteint jamais la mer. L’Okavango vient mourir et se répandre sur un plateau à 950 mètres d'altitude, en formant un delta grand comme la Bretagne.
La mission des géologues du CNRS se fait en collaboration avec l'université du pays. Le programme vise à étudier le régime du fleuve et le niveau des nappes phréatiques. On fait des forages et des analyses. Les chercheurs français ont mis en évidence un phénomène naturel, qui pourrait changer le visage de la région. Lentement, d’un millimètre par an, le plateau de l'Okavango se soulève à l'Ouest et commence à pencher du côté du fleuve Zambèze. “L'ensemble du système est en train de basculer vers l'Est. Toute l'eau est en train d'être déviée vers l'Est. Le Zambèze est en train de capturer l'Okavango. Si jamais, l'eau n'arrive plus ici un jour ou l'autre, on va détruire tout cet écosystème”.
Le basculement des eaux de l'Okavango vers le Zambèze prendra plusieurs centaines d'années. Mais une autre menace plus actuelle se profile : l'augmentation des températures et les dérèglements qu’elles entraînent. Le delta est un milieu fragile. Ce fleuve, qui n'arrive jamais à la mer, a créé un miracle. Un trésor pour la terre et l'humanité.
TF1 | Reportage M. Izard, D. Salmon, C. Aragona, J.F. Mompas