TOURISME - Nous avions un objectif, nous échapper de la bouillonnante Lisbonne pour arriver ici dans la baie de Setúbal, à 40 km de la capitale portugaise. Ces dernières années, le défi des autorités est de préserver sa nature luxuriante. Un équilibre parfois complexe à tenir.
Pour s'en apercevoir, prenons le large. Quittons le port de Setúbal. À bord de son catamaran, Pedro et ses équipes font découvrir aux touristes ces dauphins. Et après quelques dizaines de minutes de navigation, ils apparaissent. Habitués aux bateaux, le spectacle est toujours unique. 27 individus sont recensés dans la baie. Mais les règles sont très claires : interdiction de nager avec eux ou de leur donner de la nourriture. Des règles pour préserver une espèce en danger, qui doit déjà faire face à un trafic incessant de ces géants des mers dans la baie. Mais cette circulation maritime permanente est désormais mieux encadrée. Cette année, deux naissances ont été constatées dans ces eaux claires.
Une protection de la biodiversité qui s'illustre aussi quand on s'enfonce dans les terres. Dans l'estuaire du Sado, certaines salines du fleuve ont été transformées en parc à huîtres. Dans les années 70, l'huître portugaise disparaît totalement des étales, décimée par un virus et une pollution récurrente des eaux. Il y a cinq ans, Célia Rodrigues a fait ce pari fou, réintroduire le mollusque, un investissement prenant mais gagnant. Avantage ici, la température de l'eau ne descend jamais en dessous de 14 ou 15°. Le temps de maturation est divisé par deux par rapport à la France. Après avoir grandi en filet, les huîtres finissent de grossir au fond de l'eau et sont comestibles après un an seulement. Une fois nettoyées, ses huîtres s'exportent dans tout le pays, mais pas seulement.
Un jour peut-être, les touristes viendront déguster ces huîtres sur place, mais ce qui les attire surtout aujourd'hui, c'est un lieu devenu un incontournable de la région. 20 minutes de ferry sont nécessaires pour arriver sur la péninsule de Troia. Dunes de sable et pinède, nous débarquons à Comporta, tourné vers l'Atlantique. C'est le spot de surf des amateurs de plages quasi-désertes.