VIDÉO - Guyane : safari sur l'Amazone

La rivière de Kaw est notre seul moyen de pénétrer ce sanctuaire naturel. Les grandes aigrettes nous escortent jusqu'à un village. À quelques pas du débarcadère, un ancien pêcheur semble nous attendre. Berty Joseph est le doyen du hameau. Il nous invite à le suivre. Avec lui, nous avons senti une étrange émotion de remonter le temps. Les rues n'ont jamais connu ni voiture ni bitume, presque un décor de western. Aujourd'hui, la commune compte une cinquantaine d'âmes, dont une quinzaine d'enfants en uniforme tous les jours pour rejoindre l'école et son unique instituteur, Jérôme Colon de Franciosi.

Autour du marais de Kaw se trouve la plus vaste zone humide de France. La nature a repris ses droits. La forêt a englouti l'école et les heures sombres du colonialisme. À partir du XVIIIe siècle, il y avait des plantations de cacaos, de cannelles et d'indigo. Aujourd'hui, deuxième plus grande réserve naturelle qui compte des centaines d'espèces protégées.

Dans ce marais vit un autre prédateur emblématique de la Guyane, le caïman. Le point d'orgue de la croisière à bord du Morpho. Des dizaines d'amoureux de la nature ont choisi ce safari flottant pour s'immerger dans une plaine gorgée d'eau. Partout où le regard se pose, on voit d'innombrables oiseaux. Le marais abrite près des trois quarts des espèces guyanaises.

La baignade est, paraît-il, sans risque. Les caïmans sont encore discrets. Pour observer ces reptiles, nous nous éloignons aux crépuscules en compagnie d'une équipe de la réserve. La lampe torche est obligatoire pour balayer les berges. Le caïman est vulnérable face à l'humain. C'est pourtant une espèce protégée. Quelque part dans la canopée, le grognement des singes hurleurs sonne le réveil. Dans ce bout d'Amazonie, la faune reprend son ballet millénaire.