VIDÉO - Comment l'IA utilise vos faits et gestes quand vous visitez un lieu touristique

"Souriez, vous êtes espionnés !"... Et si l'intelligence artificielle permettait aux lieux touristiques d'accroître leur fréquentation ? Rien de plus simple en apparence. Prenons l'exemple d'une journée dans le parc à thèmes Vulcania, au cœur du Massif Central, où nous emmène le 20H de TF1 dans la vidéo en tête de cet article. Comme tout bon visiteur, vous commencez votre visite par un passage à la caisse pour acheter vos billets. L'occasion pour le parc de noter combien vous êtes, et d'où vous venez. 

Seules, ces données sont sans grand intérêt, mais compilées avec d'autres, elles peuvent valoir de l'or. Et ça tombe bien, des données, vous allez en produire toute la journée. Ainsi, quand vous prenez un guide, c'est 3,50 euros par personne. Si vous êtes dix, le parc prend note. Ensuite, au restaurant, le prix et l'heure restent gravés dans le système informatique. Même chose à la boutique, sans forcément que vous vous en rendiez compte. Les visiteurs sont en effet unanimes, personne ne pense avoir laissé trainé des données quelque part. 

Pourtant, un homme, Thomas Isnard, dirigeant et fondateur d'Apollo Plus, va se faire un plaisir de récolter ces informations, de les aspirer dans son ordinateur et de les faire parler. Et ce grâce à des formules mathématiques complexes, des algorithmes. Avec ce travail, il arrive à reconstituer le parcours exact de tous les visiteurs, d'où ils viennent, ce qu'ils ont dépensé. Le tout, "sans être intrusif, sans les embêter, sans être dans leur smartphone, sans avoir besoin d'aller sur Facebook ou quoi que ce soit ou d'autres applications, on arrive à faire ça grâce à notre solution", explique-t-il dans la vidéo du JT de 20H de TF1 en tête de cet article. 

Exceptionnellement, le JT de TF1 a pu filmer la réunion lors de laquelle cette PME française présente ses calculs à la direction du parc. "On a récupéré 162 millions de données vous concernant sur un historique de cinq ans", avance Thomas Isnard devant un public attentif. L'un des points clés qu'il présente, c'est une carte de tous les départements français. Plus l'un d'eux est foncé, plus les visiteurs originaires de cet endroit dépensent de l'argent. "On voit qu'il y a des différences assez importantes puisque l'on va tantôt être aux alentours de 28 euros et tantôt être aux alentours de 34 euros", poursuit le chef d'entreprise. En conclusion, mieux vaut donc attirer les Bretons que les Auvergnats.  

Ensuite, Thomas Isnard va dresser la liste des régions où se trouveraient les réserves de visiteurs les plus importantes. Puis les régions moins intéressantes pour le parc, sur lesquelles il n'est pas nécessaire d'investir des campagnes de communication. Après 6 heures de réunion, le verdict de la direction tombe : "C'est bluffant parce que ce sont des gens qui ne connaissent pas le parc, qui ne se sont basés que sur des chiffres et je pense que c'est l'humain et ce type d'analyse, c'est le mélange des deux qui vont faire qu'on va être beaucoup plus efficace", assure Grégory Mouilleseaux, le directeur général de Vulcania. 

Prix de cette prestation pour le parc, plusieurs dizaines de milliers d'euros par an. Et ce, pour avoir accès aux données et aux recommandations de l'Intelligence artificielle. Un investissement rentabilisé en un mois, promet la PME créée en 2016. À son actif, la société dispose déjà d'une quinzaine de clients avec, entre autres, le Puy du Fou, Disney, l'aquarium Nausicaa, l'Observatoire de la Tour Montparnasse, la Tour de la Télévision de Berlin ou encore la Tour 360 à Chicago. 

Le site du Gouffre de Padirac, dans le Lot, aussi. Il y a deux ans, le logiciel lui a suggéré de faire une campagne dans la région de Bordeaux, ses habitants ayant tendance à dépenser plus. Retour sur investissement immédiat : l'année suivante, il y avait plus de Bordelais, et un chiffre d'affaires en hausse.